Vendredi 20 octobre se déroulait le défilé et la remise des prix annuelle de la Haute École d’Art et de Design de Genève (HEAD). Cette dernière y confirmait son statut d’avant-garde mondiale.
Le hit « Toxic » joué au piano envahit la pièce. Apparaît alors une silhouette masculine vêtue d’un look flamenco en jean des années 90, inspiré des looks total denim de Britney Spears, époque Justin Timberlake. C’est cette silhouette qui a valu à son créateur, Mikael Vilchez, de gagner le grand prix Master Mercedes Benz 2017. Sa collection inspirée par « toutes les femmes de sa vie » — Britney donc, mais aussi par Glenn Close ou encore Jennifer Lopez — a touché le jury pour « son regard dénué de tous clichés sur la mode masculine comme sur le denim », dixit son directeur Serge Ruffieux, actuel directeur artistique de la marque Carven (et diplômé de la HEAD). Celui-ci était entouré de prestigieux jurés, tel que Glenn Martens — à la tête de Y/ Project — et le chapelier le plus iconique du luxe, Stephen Jones.
Quant au prix Bachelor, c’est une autre vision dénuée de clichés qui a été récompensée : le portugais Miguel Filipe Mendes Salvador dressait une vision personnelle de son pays, aux antipodes d’une carte postale kitsch, sur des tenues menswear aux détails artisanaux profondément détournés.
À cette modernité, s’ajoute l’écriture inclusive (ou sans genre) utilisée à travers tout le programme et le site, qui prouve que HEAD mérite bien sa place au cœur du « Top Ten » mondial du site Business of Fashion, pour son progressisme polymorphe. Amateurs de turfu linguistique et mode, rendez-vous l’année prochaine à Genève.
DIGITAL COVER #22 / JOE BEL, L’INTERVIEW
