Mercredi, Raf Simons a présenté sa collection automne-hiver 2018 lors de la Fashion Week de New-York et les modèles se sont succédés entre cadavres de bouteilles de vin et bouquets de fleurs somptueux (doux contraste), dans un salon psychédélique teinté de dramatisme. Une collection élégante et rebelle qui fait référence à la jeunesse en mouvement.

Depuis 2016, Raf Simons (ancien directeur artistique chez Dior) a repris la direction du label Calvin Klein mais continue de gérer parallèlement ses propres collections avec sa marque éponyme. Pour sa nouvelle collection de l’hiver prochain, le créateur belge rend hommage à la jeunesse et questionne le rapport qu’entretiennent les humains à la drogue, sujet encore tabou dans la société.

Raf Simons AH18

Ainsi, la collection s’inspire d’archives du créateur ainsi que du livre “Moi, Christiane F., droguée, prostituée…” de l’auteure Christiane Felscherinow, qui a également été adapté au cinéma en 1981 et qui relate l’histoire vraie d’une jeune fille (encore adolescente) tombée dans l’héroïne à Berlin dans les années 70 – oeuvre qui a profondément marqué le créateur. Le mots “DRUGS” envahit les hoodies hybrides (inspiré de la tragi-comédie de Cookie Mueller and Glenn O’Brien) et les portraits de Christiane et Detlev (son amant terrible) – tirés du film – envahissent l’arrière des manteaux et le devant des pantalons.

Raf Simons AH18

Sans faire l’éloge de la drogue pour la jeunesse, “Youth in Motion” ne la condamne pas non plus. Le créateur précise que des fonds récoltés pour certaines pièces de la collection seront reversés à des associations de soutien aux anciens toxicomanes. “”Youth In Motion” ne cherche pas à glorifier, ni à tolérer la culture de la drogue. Nous cherchons plutôt à considérer la présence presque omniprésente des stupéfiants dans notre société et à reconnaître nos relations souvent conflictuelles avec celles-ci ;cela ouvre un dialogue plus nuancé autour de l’implication de la société où la toxicomanie et les addictions restent des sujets largement tabous”, explique Raf Simons et conclut en faisant le parallèle avec l’actuelle crise des opioïdes aux États-Unis.