Surnommé le « génie de l’Anvers de la Mode », Walter Van Beirendonck est celui qui a inventé la mode techno. Il fête aujourd’hui, 4 février, ses 59 bougies. Autant de petites lumières qui ont éclairé l’univers du style depuis maintenant presque 35 ans. Car si le Belge est réputé pour son humour inclassable, il peut aussi s’illustrer à travers une esthétique plus sombre au bord du sadomasochisme. Retour sur cette personnalité hors du commun.

C’est en 1957 à Brecht, petite commune d’Anvers, que cet avant-gardiste du fil et de l’aiguille a vu le jour. Il entre à l’Académie Royale d’Anvers section mode en 1977, où il restera quatre ans. Le temps pour lui de mettre en œuvre une démarche stylistique profondément originale entre art wear et inspiration ethnique à base de graphisme agressif et de couleurs flamboyantes, et de lier son destin avec certains de ses condisciples nommés Margiela, Demeulemeester, Bikkembergs, Van Saene, Van Noten et Marina Yee, pour former ce qui deviendra le groupe des Six.

Ce phénomène avait commencé à investir le milieu de la mode dès 1983 lorsqu’il a lancé sa première collection «Sado». Il confirme sa place parmi les plus grands en 1992 en créant sa ligne Wild & Lethal Trash, (W & LT). Produite aujourd’hui par Mustang, sa marque présente des vêtements sportifs dans des matières Nylon stretch, imprimés graphiques contemporains et couleurs pétaradantes, loin de l’austérité de la production anversoise.

«La génération d’aujourd’hui est plus ouverte, plus réaliste, plus calme, et a des facilités à ne pas exagérer. Nous, à l’époque de Mugler, Gaultier, Comme des Garçons, nous étions des fous de mode.»

Mais justement Walter Van Beirendonck ne souhaite pas se laisser cataloguer plus longtemps dans la catégorie streetwear, pour la saison printemps-été 98. Il lance Limited Edition, une collection où il se focalise sur la coupe. Pour lui, la jeune génération belge est plus proche des stylistes que des créateurs, car leur travail n’est pas le fruit de la confrontation d’idées multiples.

L’une de ses collections masculines phares fut incontestablement celle du printemps-été 2006 : véritable grand retour à Paris, il s’est alors imposé avec un trop-plein de créativité, de panache et de modernité. Aujourd’hui, c’est avec impatience que l’on retrouve à chaque saison l’allégresse légendaire ainsi que la fibre arty du créateur flamand à travers ses silhouettes masculines métamorphosées en extraterrestres et ses coupes sculpturales faites de tulle et de plastique. Impossible de rester de marbre devant ses collections toujours plus épatantes. Les couleurs transgressives et printanières et les allures hiératiques sont une preuve que pour Walter Van Beirendonck, le style c’est comme la bière : une personnalité d’enfer sous une apparence de velours !

Crédits : @TotemFashion