Le créateur Juan Vidal entonne son chant des sirènes

Entourées d´un brouillard bleuté, les mannequins ont défilé au Feria de Madrid comme si elles descendaient les rues du vieux Rome sous une nuit de pleine Lune . Bienvenue dans l´univers de la collection haute-couture de Juan Vidal présentée spécialement pour la Fashion Week de Madrid! Le remix de “Love to Love you Baby” de Donna Summer donnait le ton. Moment intense d´une haute-couture très sensuelle, féminine, et même très (très) sexy …

Si Juan Vidal a baptisé sa collection “Linda”, ce n’est pas sans raison :

“Je me suis inspiré de Linda Lovelace, cette star porno qui a connu son heure de gloire en tant qu´actrice pour des films controversés interdits par la loi. Elle représente pour moi le symbole de la liberté d´expression. Mais, je me suis aussi inspiré d´Allen Jones, cet artiste pop anglais, et de Richard Linder!”

Pourtant, on pourrait aussi citer les films “Joven y Bonita” de Françoise Ozon, “Violette” de Claude Chabrol, “Lunes de miel” de Polanski comme autres sources d´inspiration du créateur espagnol assoiffé de cultures!

Dans cette collection, Juan Vidal utilise toutes les potentialités de la femme pour créer une confusion entre le bien et le mal. Cette transition entre le jour et la nuit est confrontée à l´obscurité : lieu de tous les possibles où s´expriment librement les formes et les coupes.

Les couleurs de ce défilé? Bleu noir d´encre, bleu marine et noir. Le tout éclaboussé par des touches de fuchsia foncé pour rehausser la sensualité des pièces et ainsi porter à son paroxysme l’extrême sophistication de cette collection.

“La palette sombre et très foncée de ma collection permet de créer un contraste avec la lumière électrique du défilé, et ouvrir l´imaginaire et se transposer au cœur d’une de ces grandes villes qui ne dorment jamais!

Les matières très spécifiques utilisées par Juan Vidal pour retranscrire cette atmosphère de crépuscule se portent naturellement sur les silhouettes ; leurs démarches fluides apportent un mouvement particulier aux pièces légères. Le taffetas de soie et le crêpe en viscose viennent visiter les essentiels d´un vestiaire pour la vie de tous les jours. On retient notamment ces vestes couvertes de sequins.

Preuve que Juan Vidal a conquis son public : son blouson au col XXL – qui a nous fait penser aux tentacules de la méduse – a été applaudi par les adeptes du frontrow! “Standing ovation” s´il vous plaît!

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