La Fashion Week de Paris prêt-à-porter printemps/été 2020 a débuté hier, lundi 23 septembre. On n’a eu d’yeux que pour Teflar en pleine journée, le soir, c’est Rokh le lauréat du grand prix LVMH 2019 qui a bluffé les fashion addicts, mais aussi Mame Kurogouchi (qui compte parmi les meilleurs designers japonais) et du designer coréen Kiminte Kimhekim. Retour sur un lundi pas comme les autres.

Une douce brise venu d’Asie

Ancien de chez Balenciaga, le coréen Kiminte Kimhekim figure pour la première fois sur le calendrier officiel de la semaine du prêt-à-porter femme à Paris, il en est de même pour la japonaise Maiko Kurogouchi qui a réalisé son apprentissage chez Issey Miyake. Un voyage express en Asie où s’entrechoque costumes traditionnel et uniformes version street-wear pour Kimhekim, emballages aériens Coutures pour Mame Kurogouchi et trench ceinturés pour la maison coréenne Rokh basée à Londres et qui a réalisé son deuxième show dans la capitale. On retiendra le toupet de la maison Kimhekim, avec ses tenues provocatrices et une partie de sa collection dénommée « Buy it if you can » (achète ça si tu peux). « Certains disent que ce n’est pas portable, mais je m’en fiche, si vous pouvez, acheter! » à affirmé le créateur qui se justifie et souligne sa liberté de créer des pièces démesurées.

Du côté de chez Rok Hwang, à la tête de Rokh, la collection baptisée « Field trip » (voyage dans les champs) a réinterprété le trench grâce à la rencontre du tissus, du vinyl et du cuir. Aux pieds, on a aperçu des baskets larges colorées ou encore des talons nudes limite transparents. La définition de la femme dynamique et moderne qui s’épanouie dans la ville et qui retrouve sa nature dans les champs. On s’attarde sur le cas Kurogouchi, la marque japonaise qui pourrait même dépasser l’engouement généré par les shows Sacai. L’idée du show? La protection du corps, mais aussi du coeur, ce qui explique la superposition des couches de tissus sur les silhouettes enveloppées et protégées. On note la prédominance de la couleur verte qui se marie avec les tissus brodés, parfois en tulle, qui laissent pourtant apparaitre les corps malgré cette volonté de les protéger. Un contraste esthétique, pour le jeune label qui tente de s’internationaliser davantage depuis sa création en 2010. Sur le site de la créatrice, on peut lire ces quelques mots : « Nous, les designers, pouvons créer quelque chose de nouveau à partir d’un savoir-faire ancien et le transmettre à la génération suivante ». Peut être une façon pour elle nous rappeler l’importance du pacte de la mode qui a été ratifié cet été.

Mame Kurogouchi, printemps/été 2020

Telfar, l’esprit New Yorkais à Paris

Le couturier né dans le Queens Telfar Clemens a présenté son défilé à Paris (contrairement à ses habitudes où ses show se déroulent à New York). Une présentation qui a fait sensation, dans la salle de concert La Cigale à Pigalle où le défilé a su témoigner de son intention de se démocratiser, mais aussi d’aller à contre-courant, hors du système. Le défilé s’est déroulé sur la bande-annonce du film Le monde n’est pas tout (qui servait de toile de fond). Un film qui aurait aussi bien pu s’intituler : « nous sommes tout le monde », puisque le défilé était basé sur la difficulté des migrants à s’intégrer ou ne serait-ce qu’à survivre en Occident. On y a aperçu le comédien Jeremy O. Harris, le rappeur et producteur Butch Dawson, mais aussi le musicien Steve Lacy, l’auteur Ashton Sanders ainsi que les artistes protéiformes Juliana Huxtable et Petra CollinsCe qu’on aime vraiment? Le coté inclusif. Il faut savoir que la marque fondée en 2005 a été conçue pour être unisexe et universelle. On vous laisse en photo.

 

Telfar, printemps/été 2020

 

Telfar printemps/été 2020