Bien dans leurs baskets, le duo nantais Fixpen Sill se révèle avec «  Edelweiss  », leur premier album sorti le 5 février dernier, comme la plus belle promesse d’une industrie du rap français dominée par les Maitre Gims, Jul, Booba ou Gradur. A l’instar de Nekfeu, Fixpen Sill incarne le renouveau d’un hip-hop français qui remet l’écriture au centre de l’attention.

L’histoire commence à Rennes en 2009 où Vidji (MC/Beatmaker) et Kéroué (MC) se rencontrent via une connaissance commune. C’est le début d’une épopée qui les mènera à un premier LP «  Le Sens De La Formule  » en 2011 puis un EP «  On verra plus tard  » en 2014. Mais c’est avec le collectif 5 Majeur (Fixpen Sill, Nekfeu et Hors II Porté) qu’ils se révèlent réellement au yeux du public avec l’album «  Variations  » sorti en 2013. Avec «  Edelweiss  », les nantais comptent bien sortir de la confidence et  se faire un nom majuscule sur la planète rap. Edelweiss, c’est aussi le nom d’une fleur rare qui ne pousse qu’en très haute altitude «  cette fleur aussi fébrile qu’elle puisse paraître est l’un des êtres vivants les plus robustes que la terre n’ait jamais porté  » apprend-on dans l’outro de «  Laisse tourner  ». L’album – qui a mis plusieurs années à se dessiner – rassemble aussi bien des morceaux personnels, lyriques voir mélancoliques que des titres plus légers, un «  cocktails de morceaux sérieux et explicatifs, et d’autres dans le 2nd degré et le relâchement  » de leur propre aveu. On retrouve par exemple le détonnant «  Hobo  » et son vocodeur qui n’a pas manqué de dérouter la majeure partie de leur fanbase «  ni une parodie, ni de la dérision  » mais «  un morceau à part entière  ». Réalisé en autonomie quasi-totale, «  Edelweiss  » collectionne tout de même quelques invités de choix avec des productions de Meyso, 20syl et Greem (C2C) ainsi que des featurings avec Nekfeu, Heskis et Hunam (Hors II Porté). Loin d’être impressionné, le duo espère pouvoir mettre sur pied une tournée et défendre l’album sur scène avant de retourner charbonner dans les studios où quelques idées ont déjà germées de leurs plumes «  on a envie de faire autre chose. On va se faire plaisir » Laissez-nous quand même le temps de nous remettre du premier opus les gars.

SHooting avec le chanteur Killason

Ils seront sur la scène du Badaboum le 19 mars en compagnie du jeune KillASon. Loin de l’extravagance qu’il affiche sur scène, le jeune homme a décidément la tête bien vissée entre les deux épaules. A 7ans il rencontre son beau-père Yvan qui deviendra par la suite son mentor et producteur exécutif. C’est également lui qui lui offrira à l’âge de 17ans son premier ordinateur spécialement dédié à la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) et qui lui apprend son savoir-faire. Bercé par le rap US, il n’y a rien d’étonnant donc de le voir instinctivement rapper en anglais «  les idées me viennent en anglais  » dit-il. Son premier album  The Rize sorti en janvier dernier fait suite à l’EP du même nom et dont on retrouve les morceaux «  j’estimais que ce projet méritait plus d’exposition » explique-t-il. On retrouve sur cet opus – qu’il a écrit et produit tout seul à 20 ans à peine – la personnalité aliénée de Marcus et son flow dingue entre Andre3000 et Tyler The Creator qu’on avait découvert sur scène «  il y a des morceaux chantés, il y a des morceaux plus cools d’autres plus hardcore. Je ne ferme aucune porte.  » Quant à savoir combien il y a de Marcus différent dans KillASon, la réponse a de quoi surprendre «  le KillASon qu’on voit sur scène, c’est le même que dans la vie, c’est juste différents aspects de ma personnalité poussés à leurs paroxysmes (…) mais oui il y a un peu de schizophrénie et une grosse part de second degré en moi.  » Plus surprenant, on apprend que le jeune homme est encore à l’école en Licence 3 de gestion avec pour objectif d’«  avoir un œil professionnel aiguisé sur le domaine économique. » On comprend alors rapidement que KillASon n’est pas là pour du one-shot mais veut franchir les étapes graduellement et finir sur une carrière internationale «  quand il sera temps et que je serais prêt, ça pétera. » Amen.

 

 

Pour tentez de gagner 2x2nplaces pour le concert de Fixpen Sill + KillASon le 19/03 au Badaboum, envoyez-nous votre punchline préférée tirée de l’album Edelweiss de Fixpen Sill sur jeu@modzik.com avant le 18/03 à MIDI. Bonne chance !