Le trublion du Jamel Comedy Club présentait son nouveau spectacle au théâtre de l’Atelier hier soir. L’occasion pour Modzik d’aller voir si le messin d’origine était aussi drôle en long format que lors de ses nombreux passages télévisés ou radiophoniques, même si l’homme n’en est pas à son coup d’essai, loin de là.

Le froid de ce soir de novembre n’aurait pas pu entamer l’excitation qui fut la mienne aux alentours de 19h30. Posté en terrasse face au parvis, sirotant un grog pour combler les degrés que l’excitation n’était pas apte à m’apporter, je regardais la file doucement se presser dans le hall du théâtre. Mon grog au fond de la gorge, je traversais la rue afin d’entrer dans l’arène, qui afficherait complet. Et ce soir, soir de première, amenait d’ailleurs son lot de personnalités. Retirant mon accréditation au guichet, je me surpris l’oreille tendue, écoutant Elie Semoun et Max Boublil commenter les dernières frasques d’un autre trublion, j’ai nommé le recordman de plaintes au CSA, de plus en plus tristement célèbre, Cyril Hanouna. Pour ceux qui ne le sauraient pas, Cyril Hanouna va certainement recevoir un prix pour la vanne télévisée la plus grossière, dangereuse et irrespectueuse de sa carrière.

Trêve de (très mauvaise) plaisanterie, l’ouvreur me conduit à mon siège et je patiente gentiment dans le brouhaha du petit mais néanmoins charmant théâtre de l’Atelier. La soirée s’annonce bien, me dis-je, et la réalisatrice Maïwenn, placée un rang devant moi à l’air de se dire la même chose. Les dernières personnes s’installent tandis que les lumières s’affadissent et la silhouette de Redouanne Harjane paraît sur scène, guitare en main, qu’il ne lâchera pas de toute la représentation.

Pour des raisons de promotion, et sous couvert du secret professionnel (j’ai toujours rêvé de dire ça) je ne puis ici vous exposer la teneur du spectacle. Seulement vous dire que l’homme étant un habitué des Marrakech du Rire, Montreux Festival et autres Open du Rire, certaines chansons et vannes du spectacle sonneront familières à vos oreilles. Rassurez vous, ceci n’entache en rien la qualité de la représentation. Redouanne nous fait part tout au long du spectacle de ses états d’âme, de ses doutes, de ses contradictions aussi. Se cachant derrière un personnage paranoïaque et schizophrène qu’on croirait monté de toutes pièces, il se livre et vise très juste, dans le plus pur style stand-up.

Franchement, les seuls gens qui travaillent grâce à Pole Emploi, c’est les employés de Pole Emploi, non?

Chanteur hors-pair (j’ai découvert une voix maîtrisée que je ne soupçonnais pas), humoriste confirmé, on ne peut qu’espérer un succès bien mérité pour ce spectacle, et souhaiter que Redouanne Harjane aura la bonne idée au long de sa longue carrière (sans aucun doute) d’écrire un album.

Redouanne Harjane jouera une seconde fois au théâtre de l’Atelier, le 14 novembre, et est actuellement en tournée dans toute la France.