Adèle Haenel sacrée meilleure actrice. Kevin Azaïs, nommé meilleur espoir masculin. Les Combattants, élu meilleur premier film. Bref, c’est un carton presque plein pour le réalisateur français Thomas Cailey. Son premier long-métrage, n’est pas passé inaperçu lors de la 40ème nuit des César vendredi dernier. Il en est même sorti triplement récompensé.

Pour son premier véritable opus, Thomas Cailey a su trouver la formule idéale. Savant mélange des genres, cette histoire d’amour et de survie, offre un scénario simple et efficace. Le jeune réalisateur, déjà auteur d’un court métrage remarqué et intitulé Paris-Shangai, s’amuse en revisitant sans complexe les codes de la comédie classique. Il marie d’ailleurs avec brio le teen-movie, le drame, la comédie romantique et le film « pré-apocalyptique » dans un décor de camp militaire.

Le pitch est dynamisé par un casting parfait. Porté par le jeune duo Adèle Haenel, (on savait déjà grâce à ses rôles dans Naissance des pieuvres, l’Apollonide et Suzanne qu’elle était une révélation majeure) et Kevin Azaïs, les Combattants est un film plein de légèreté, de romance et même d’humour.

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Surpopulation, explosions nucléaires, pollution, réchauffement climatique… Véritable pessimiste aux allures de Tomboy, Madeleine se prépare à survivre aux catastrophes qu’elle attend dans un futur très proche. Briques sur le dos, elle s’entraine aux nages de combat, elle boit des cocktails protéinés à base de maquereaux, elle se défend comme un homme, ne porte pas de jupe et rêve d’intégrer les troupes du meilleur commando. Lors d’un cours de self-défense, elle rencontre Arnaud. Diamétralement son opposé. Si la jeune femme athlétique en impose, lui est un garçon doux, presque innocent qui vient de reprendre avec son frère l’entreprise d’abris de jardins de son père, tout juste décédé. Ces deux personnages n’ont absolument rien à faire ensemble. Ils se retrouvent pourtant dans le même stage de formation à une carrière militaire. A partir de là, les rôles semblent s’inverser. Les cœurs des deux robinsons se mettent à nu. Et pour affronter le monde, quoi de mieux que d’inventer le sien ?

Impertinent, Les Combattants a l’art de casser les archétypes du féminin et du masculin et aborde des sujets réels, avec un humour à la fois tendre et piquant. Il était donc inconcevable de ne pas parler de cette oeuvre, triplement récompensée aux César. C’est un pari gagné pour un premier film et un talent à suivre…