Martyr du net malgré lui, Oscar est passé en quelques jours du statut de chaton de 5 mois à celui de coqueluche des Français. Et pour cause, jamais une affaire d’actes de cruauté envers les animaux n’avait pris de telles proportions, aussi bien en terme de condamnation qu’au regard de l’implication des réseaux sociaux. Retour sur une traque savamment orchestrée sur la toile.

A moins d’avoir déserté la surface de l’Hexagone ces derniers jours, personne n’a pu passer à côté de l’« Affaire Oscar ». Relayant (enfin) au second plan les infidélités de notre cher président et les quenelles d’un certain Dieudonné, la vidéo du chaton torturé a provoqué l’indignation de bon nombre d’internautes. Bassement projeté en l’air puis contre un mur, le mignon félidé a vu, depuis lors, son tortionnaire être puni à la vitesse de l’éclair de la peine exemplaire d’un an de prison ferme.

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Mobilisation sur la toile

Sans que personne ne soit en mesure de comprendre le pourquoi du comment, Farid Ghilas n’a rien trouvé de mieux pour se distraire, que de jeter un chaton de 5 mois contre un mur. Drôle de passe-temps on en convient, surtout quand le bonhomme demande à l’un de ses potes (brillant lui aussi !) de le filmer en pleine action. Pensant certainement amuser la galerie en postant sa vidéo sur le net, le marseillais était loin d’imaginer la bombe qu’il était sur le point de déclencher.

Indignés par la violence gratuite de la scène, les témoins du film se lancent ni une, ni deux dans une véritable chasse à l’homme via les réseaux sociaux. Des pétitions en ligne jusqu’aux menaces de mort, l’emballement général provoque la réaction des autorités qui placent rapidement le tortionnaire en garde à vue. Depuis son récent compte Twitter, la gendarmerie nationale en profite même pour remercier les internautes, dont les « signalements » via le réseau ont permis l’arrestation de l’auteur présumé.

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Peine exemplaire

Passé au-dessus de la pile des jugements prioritaires, le cas « Farid de la Morlette » compte parmi ces quelques dossiers chauds dont s’emparent, tour à tour, opinion publique et politiciens. Aussi, tandis que le FN tentait de mener une récupération douteuse de l’affaire dont lui seul à le secret, beaucoup attendait le résultat du procès du « lanceur de chat ». Il faut dire qu’en matière d’actes de cruauté sur un animal, les peines étaient jusqu’à présent plutôt légères.

En 2010 notamment, la vidéo montrant la britannique Mary Bale en train de caresser un chat, avant de le jeter dans une poubelle, avait fait le tour du monde. Catapultée ennemie public n°1, la femme de 45 ans n’avait pourtant écopé que d’une amende de 285 euros, pour avoir laissé la pauvre bête enfermée près de 15 heures. Une peine que doit lui envier le bourreau français, puni pour l’exemple à pas moins d’un an de prison ferme. Qu’on se le dise, désormais, s’en prendre aux chats c’est terrain minet.