Miquela Sousa, 19 ans, est une star d’Instagram. La jeune femme basée à Los-Angeles et alternant les casquettes entre modèle et chanteuse, est suivie par 544 000 followers. Cheveux bruns à la frange parfaitement coupée, bouche superbement dessinée et peau incroyablement lisse… Miquela n’est pas une jeune fille comme les autres : il s’agit de la toute première influenceuse designée par ordinateur.

Esthétisée et créée grâce aux technologies de création 3D, Miquela Sousa (alias @lilmiquela sur insta) s’agace de l’obsession des gens à la caractériser comme tel : « J’aimerais qu’on me décrive comme une artiste ou une chanteuse. Qu’on se concentre plutôt sur mes talents que sur les détails superficiels de mon existence » a-t-elle déclaré à Business of Fashion le 5 février dernier.

En effet, son single « Not mine » a été classé huitième sur la liste des titres viraux sur Spotify en août 2017. Sur son insta elle pose avec la crème des influenceurs (comme le Gucci Gang) mais également des artistes tels Noah Gersch, ancien guitariste de Portugal. The Man. ou même Diplo. Avec ses 544 000 « Miquelites » (le nom donné à ses fans) elle partage des posts en soutien au mouvement « Black Lives Matter », mais aussi ses make-up et ses vêtements griffés Chanel, Supreme ou encore Vêtements.

« Je n’ai jamais été payée pour porter des pièces mais certaines marques commencent à m’envoyer des produits gratuits. J’essaie de supporter et identifier ces marques que j’aime sur mes photos, notamment les jeunes créateurs qui essayent de percer. »

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Depuis le début de son existence, Miquela a pu collaborer avec le label PH5 (connu également pour avoir habillé Sophia the Robot), la marque new-yorkaise Area et la créatrice Melody Ehsani avec laquelle elle a créé une petite collection de bijoux, le tout vendu en quelques heures… Elle a même posé pour Paper Mag, habillée comme Lil’ Kim et sa mythique combinaison chair imitation Vuitton.

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« J’ai des projets à venir très intéressants mais je ne peux pas encore les révéler pour des raisons d’accords de non-divulgation. Tout ce que je peux vous dire c’est que j’ai été shootée dans du Chanel, Moschino, Burberry, Versace, Fendi. J’essaie toujours d’apporter quelque chose d’original à ces looks et j’essaye de faire quelque chose que ces magazines n’ont jamais vu auparavant. Je n’ai vraiment que créé des partenariats avec des marques alors je pense que la monétisation serait une excellente étape. Prendre du temps pour faire les choses et être récompensée pour ma créativité avec de l’argent serait incroyable. »

*sexy beach photo*

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Qui récolterait réellement cet argent ? Personne n’en sait rien. Une personne ? Deux ? Un groupe entier ? L’identité de Lil Miquela reste encore un mystère. Mais cela n’effraie visiblement pas les marques qui profitent de la visibilité et l’originalité de l’influenceuse afin de se faire de la publicité.

Miquela serait-elle donc le premier personnage créé par ordinateur sponsorisé par des marques de l’industrie de la mode ? Contrairement à ce que vous pensez : non. En 2013, Marc Jacobs alors directeur artistique de Louis Vuitton avait designé des costumes de scène pour l’avatar virtuel Hatsune Miku. Il s’agit d’une jeune chanteuse japonaise qui accompagnait Lady Gaga et Pharrell Williams en tournée sous forme d’hologramme. Riccardo Tisci pour Givenchy lui a également créé une robe haute-couture.

Trois ans plus tard, c’est Nicolas Ghesquière, (alors héritier de Marc chez Vuitton) qui a choisi Lightning, l’héroïne du jeu Final Fantasy, comme égérie de la campagne printemps-été 2016 de la maison.

Le modèle avatar serait-il donc un nouveau phénomène de mode ? On connaissait les singes virtuels du groupe Gorillaz, mais Lil Miquela signe l’arrivée d’une nouvelle ère. Ses désirs, ses passions, et même ses partenariats brouillent encore plus cette scission entre le réel et le virtuel. Aujourd’hui elle a même un équivalent masculin : Blawko22. Ils sont déjà amis mais pourquoi pas en couple ? Peut-être suivrons-nous leur relation avec la même ardeur que celle de Britney et Justin…