Mèches au vent, mocassins aux pieds, polo négligemment posé sur vos épaules musclées par tant d’années de cours particulier de tennis, vous êtes fin prêts. Ne manque plus que l’accessoire ultime, le Saint graal du minos : le pull noué autour du cou.

Alain Juppé, Christian Estrosi et autres Che Guevarra des meetings UMP, tous l’ont porté un jour ou l’autre (si ce n’est tous les jours). Mais là est bien le problème. Un pull sur les épaules, esthétiquement, ça peut encore passer, mais quand on a l’impression que vous rentrez dans votre triplex de Passy après un entraînement de polo, ça coince. Car oui, le pull noué, c’est connoté. De Deauville au Cap-Ferret en passant par l’île de Ré, ce parti pris vestimentaire vous colle l’étiquette (voir la bannière) BCBG sur le front. Dans ces contrées où les preppies envahissent les plages, Rayban au nez, bruit du zodiaque loué à la semaine pour BO, vous pourrez peut-être passer incognito. Mais sorti de ce contexte si particulier, pas la peine de prendre une petite laine « au cas où », surtout s’il fait 35°C. On vous démasquera. Car la réside la deuxième absurdité. Quel être normalement constitué choisirait naturellement de poser son pull sur les épaules ? A première vue, il semble bien plus logique de l’attacher autour de la taille (ce qui, je vous le confesse, ne vous rendra pas plus beau).

Souvent, le pull est accompagné d’un charmant polo au col relevé : mauvaise idée. A trop se la jouer Vicomte A, on finit simplement par ressembler à Roberto dUn, Dos,Tres. Et non, ce n’est pas une bonne chose car 1) la série n’existe plus depuis 2005 et 2) vos copines pré-pubères de l’époque ne fantasment plus sur ce sex-symbol sponsorisé par Vivelle Dop. Elles préfèrent les ours à barbes et à chemise fermée (jusqu’au col, yeah hipster).

Bref, Charles-Henri, sache qu’il est encore temps de changer et fais-nous confiance, ne plus avoir constamment l’air de se rendre à un rally te fera le plus grand bien. Et à nous aussi.