“Notre chance passe par la culture et par l’art”. Ce sont les mots de Sindika Dokolo, grand collectionneur et mécène angolais.

En effet, depuis une dizaine d’années, artistes et financiers africains misent sur l’art pour développer le continent et l’ouvrir sur le monde. Sindika Dokolo, notamment, crée en 2005 une Fondation consacrée à l’art africain (ou “art de l’exorcisme, dit-il, citant Picasso), qui fera partie de la Biennale de Venise un an plus tard. Barthélémy Toguo, également, a créé il y a peu un Musée d’Art Contemporain à Bandjoun, village au centre du Cameroun. Sa dernière exposition en date, “Stories Tellers” accueillait notamment des œuvres de David Lynch.

"Stories Tellers" au Musée d'Art Contemporain de Bandjoun, Cameroun.
“Stories Tellers” au Musée d’Art Contemporain de Bandjoun, Cameroun.

Autre initiative aussi surprenante que réjouissante, “Thread”, un centre cultuel au cœur du Sénégal lancé par la Josef and Anni Albers Foundation, couple membre du mouvement Bauhaus. Accueillant stylistes (dont Siri Johansen, D.A. de Kenzo), photographes, réalisateurs, plasticiens et musiciens, “Thread” entend effacer toutes frontières. Projet formidable et lieu (réalisé par l’architecte Jordan Mac Tavish) à visiter absolument.

Bien que les soutiens et financements manquent, que le continent soit toujours en proie à de graves problèmes, ces initiatives donnent beaucoup d’espoir aux artistes mais aussi aux populations, et mettent en exergue un côté parfois méconnu de l’Afrique. “Il faudrait en faire beaucoup plus, mais en attendant, je continue” déclarait récemment Barthélémy Toguo à L’Obs. On espère aussi que le mouvement continue.