Deux cérémonies différentes, deux univers radicalement opposés. D’un côté la 91ème cérémonie des Oscars, de l’autre 34ème édition des Independent Spirit Awards opposée à l’industrie cinématographique hollywoodienne classique. Voici les plus beaux duels.

Aubrey Plaza VS l’hôte invisible

Le premier choix pour représenter la cérémonie c’était personne mais ce choix a déjà été réservé pour demain soir donc ils m’ont choisi“, Aubrey Plaza démarre fort avec un petit pique à l’adresse des oscars qui pour la seconde fois dans leur histoire n’ont pas eu de maître de cérémonie. Le comédien et humoriste Kevin Hart qui devait endosser se rôle s’est désisté après des tweets homophobes qu’il avait publié entre 2009 et 2011. En 1989, l’absence d’hôte avait signé la chute du  producteur Alan Carr, l’édition 2019 n’a pas donné de catastrophe aussi mémorable mais suit tout de même la perte d’audience de l’événement.

Aubrey Plaza remporte donc aisément le duel, véritable show meneuse de cette 34ème édition des Film Independent Spirit Awards. D’entrée de jeu, elle conquiert la salle avec son humour grinçant et ses blagues sur les invités sans même frôler le mauvais goût:

Olivia Colman VS Glenn Close

Une bataille qui n’en n’est pas vraiment une au vu du mérite des deux actrices pour leurs prix. Deux rôles exceptionnels, pour deux femmes qui le sont tout autant. D’un côté, la sublime Glenn Close, gagnante du meilleur premier rôle féminin pour son interprétation d’une femme dans l’ombre du succès de son mari avec The Wife de Björn Runge. De l’autre, Olivia Colman d’une touchante folie dans la peau de la reine Anne d’Angleterre, rôle clef de La Favorite qui lui vaut l’oscar de la meilleure actrice.

Dans un superbe discours teinté d’humour, Olivia Colman a d’ailleurs rendu hommage à Glenn Close pour qui elle voue une grande admiration. L’actrice de The Wife a quant à elle tenu à souligner l’importance de faire passer le message essentiel d’un film au-delà des frontières des cérémonies: ” Peu importe ce que l’on porte, peu importe sur quel tapis rouge on marche, l’important c’est de raconter ces histoires pour faire la différence“. Bravo à elles deux.

 

Lady Gaga, Bradly Cooper VS SHENGELA

Vous en aviez marre de la Xème représentation de “Shallow“, pas de chance le couple à l’écran Bradley Cooper/ Lady Gaga en a remis une couche aux Oscars. Vainqueurs de la meilleure chanson originale pour le titre, il fallait s’y attendre…

Pour les Independent Spirit Awards, c’est aussi un acteur de A Star Is Born qui a fait le show! La drag-queen Shangela Laquifa Wadley a proposé une performance originale basée sur les films nominés ce soir-là: Beale Street Could Talk, Leave No Trace, You Were Never Really Here et First Reformed.

Billy Porter VS Glenn Close

Sur le tapis rouge des Oscars, plusieurs tenues ont fait mouche. On retiendra cependant l’impressionnant look de l’acteur Billy Porter: robe-smoking avec jupon XXL en velours noir et noeud papillon volumineux . Une création signée Christian Siriano.Quant au tapis bleu des Independent Spirit Awards c’est Glenn Close qui prend la lumière avec un audacieux ensemble mauve façon aluminium froissé.

Green Book VS Si Beale Street Pouvait Parler

Deux films sur la ségrégation raciale aux Etats-Unis coups de coeur du jury cette année. Aux oscars Green Book remporte le prix du meilleur film pour son attachante histoire inspirée de l’histoire vraie du pianiste noir Don Shirley (Mahershala Ali, meilleur second rôle masculin) et de son chauffeur blanc Tony Lip (Viggo Mortensen) dans l’Amérique ségrégationniste des années 1960. On pense irrémédiablement à un autre film oscarisé en 1989, Miss Daisy Et Son Chauffeur (où une institutrice blanche à la retraite, autoritaire et sèche, va entretenir avec le temps une relation amicale avec son chauffeur noir).

Le film basé sur le roman de James Baldwin Si Beale Street Pouvait Parler remporte deux titres aux Independent Spirit Awards: celui de la meilleure collaboration et de la meilleure direction pour son réalisateur Barry Jenkins. La romance d’un couple afro-américain victime d’une erreur judiciaire dans le Harlem des années 70 a touché par sa sincérité.