À voir du 6 février au 5 juin 2016, la Fondation Cartier pour l’art contemporain célèbre dans une rétrospective magistrale, le photographe colombien Fernell Franco. Méconnu en France, il est l’un des plus grands noms de la scène photographique colombienne.

Comme une juxtaposition de séquences de cinéma, les 140 photographies nous racontent une histoire. Réalisées entre 1970 et 1996, chaque oeuvre est complémentaire, et dans un parcours linéaire, elles nous immergent dans l’univers de Franco, le reflet de Cali, cette ville où il a grandi. Spectateur de la guerre civile qui touche la Colombie entre 1948 et 1953, très vite son appareil photo deviendra sa plus belle arme.

En véritable autodidacte, Fernell Franco se forme seul à la photographie, d’abord photojournaliste pour le quotidien El Paìs, il se convertit par la suite au métier de photographe de mode et de publicité. Parallèlement à son travail, il développe un art beaucoup plus personnel, inspirés par le néoréalisme italien, ses clichés abordent de manière crue différents thèmes reflétant la précarité, la violence et les inégalités sociales. De par un jeu de lumières antithétiques, Fernell Franco transcrit un langage visuel suggestif en immortalisant les lieux, femmes et objets qui ont marqué son esprit de par leur essence narrative.

Exposition d’une richesse inouïe à découvrir jusqu’au 5 juin.

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PROSTITUTAS

« Au bout de quatre années passées à travailler pour l’agence de publicité, j’ai commencé à réaliser la série des prostituées. Ce fut ma première proposition personnelle. Ce thème des prostituées, je n’aurais pu le photographier qu’en noir et blanc. Ce que je cherchais en elles, c’était la vérité de la vie lorsqu’elle n’est pas maquillée, même si elle était rude et violente. Je ne cherchais que des choses ordinaires, de celles qu’on vit quotidiennement dans la ville, de celles qui surviennent dans la vie des personnes normales. Quelque chose qui soit vraiment différent de ce que je faisais dans la publicité et dans la mode. »

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INTERIORES

« Avec Oscar Muñoz, nous entrions dans de vieilles bâtisses, autrefois majestueuses et converties en immeubles de rapport après le départ des gens fortunés, qui avaient abandonné le centre de Cali pour les nouveaux appartements à la mode américaine. Armés de nos appareils, nous allions y photographier l’entassement des classes pauvres et des déplacés qui commençaient à peupler les lieux. »

Infos pratiques :

CALI CLAIR-OBSCUR
Du 6 février au 5 juin 2016
Lieu : Fondation Cartier pour l’art contemporain                                                                                                         Boulevard Raspail, 75014 Paris
Horaires : du mardi au dimanche 11h-20h, nocturne le mardi  
Tarifs : 12,10€