Si Michael Jackson est le King de la pop, alors Stan Lee est sans aucun doute possible le King of Comics voire même de la Pop Culture ! Décédé à l’âge de 95 ans, on doit à Stan Lee la paternité d’une grosse partie de l’énorme catalogue Marvel estimé à environ de 5 000 héros !

En 1940, le tout jeune Stanley Martin Lieber postule chez Timely, un éditeur de pulps, puis de comic books, qui deviendra Marvel Comics au début des années 1960. Martin Goodman l’embauche en 1940 comme assistant et on peut le dire, une sorte d’homme à tout faire. Il n’a pas encore 18 ans. Bavard et persévérant, le jeune Stanley se retrouve vite dans le giron de Joe Simon et Jack Kirby, les dessinateurs vedettes de Timely. Lieber sert les cafés, apporte les sandwichs bien sûr, mais déjà il gomme et relit les planches.

La première contribution écrite de Stan Lee est une double page de texte rédigée en 1941 dans Captain America, le héros patriote créé par Simon et Kirby : une fameuse double page de texte qui permettait à l’époque de bénéficier d’un tarif postal préférentiel (!). Suite au départ de Joe Simon et Jack Kirby en raison d’un désaccord avec Martin Goodman, Stan est bombardé rédacteur en chef à l’âge de 20 ans ! Ce qui l’amène à superviser la rédaction des comics, façonner les dialogues et écrire les nouvelles histoires de Captain America. En octobre 1942 il s’engage dans l’armée et à la fin de la guerre il revient chez Timely où il reprend ses fonctions de Rédacteur en Chef, un poste qu’il occupera durant presque 30 ans ! A la fin des années 50, la cote des super héros a bien baissé et c’est l’éditeur concurrent DC Comics qui trouve la parade en lançant la première équipe de super-héros sous la bannière The Justice League Of America avec un succès immédiat. Goodman demande alors à Lee de créer la première équipe de super-héros de Marvel. Et c’est en 1961 qu’il imagine Les Quatre Fantastiques dessinés par Jack Kirby que Lee a fait revenir chez Marvel quelques temps plus tôt en 1958. Même si l’équipe met un peu de temps à s’attirer les faveurs des lecteurs, les FF deviendront la plus longue série éditée chez Marvel de 1961 à 2011 ; soit 50 années d’aventures ininterrompues ! Galvanisés, Lee et Kirby vont alors créer des super héros de manière frénétique avec pour les plus connus : Hulk (1962), Thor (1962), X-Men (1963) et The Avengers (1963). Avec d’autres dessinateurs comme Don Heck ou encore Steve Ditko, Lee lancera d’autres héros comme Spider-Man (1962),  Iron Man (1963), Docteur Strange (1963) ou encore Daredevil (1964).

“With great power comes great responsibility!”

Comme il l’avait déjà fait précédemment avec Les Quatre Fantastiques, Stan Lee insufflera de la psychologie et de l’humanité à ses héros et cela va tout changer. Ces surhommes destinés alors exclusivement à un jeune public vont commencer à gagner des lecteurs de tous âges. Les super héros se montrent alors faillibles : Hulk ou La Chose se considèrent comme des monstres, Iron Man a un problème avec l’alcool, Spider-Man est rongé par le remord de n’avoir pas sauvé son oncle Ben malgré ses pouvoirs et pense être une menace pour son entourage. Une malédiction qui le poursuit : sa petite amie Gwen Stacy sera tuée par son ennemi de toujours Le Bouffon Vert en haut du Golden Bridge… Et ces héros qui résident souvent à New York en viennent bien sûr à se croiser dans leurs histoires respectives : une idée qui lancera plus tard une nouvelle manne pour les histoires de Super Héros : les fameux “cross-over” ou quand une même histoire regroupe plus héros ou lorsqu’une même histoire se poursuit dans plus titres à la fois. Un procédé dont Marvel usera (et abusera) sous l’impulsion notamment d’un certain Brian M. Bendis.

Alors que La censure du Comics Code Authority (CCA) fait rage, Stan Lee s’amusera également à insuffler les thématiques sociales au gré de ses histoires : la menace atomique dans Hulk, les problèmes des ados dans Spider-Man, la bataille pour l’égalité des droits civiques en créant Black Panther en 1966 et bien d’autres encore…

Mais Stan voit plus loin que les seuls comics : il s’embarque alors pour des tournées des universités américaines et prend en main les relations avec la presse. A partir de 1972 il délaisse le comics sur papier et se consacre à représenter Marvel à l’extérieur. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il quitte New York pour Los Angeles à idée de superviser plusieurs adaptations télévisées de ses super-héros, telles que les séries Spider-Man ou L’Incroyable Hulk. Mais aussi des films (plutôt ratés i faut l’avouer et ce notamment en partie à cause du rendu kitsch des effets spéciaux de l’époque).

Dans les années 90, Marvel est en crise et la société est vendue : Stan en profite pour renégocier les termes de son contrat et devient ce faisant président honoraire à vie, conservant également un titre de producteur exécutif sur les films adaptés de ses personnages. La sortie de films médiocres adaptés de ses créations renforce le sentiment mitigé autour du rôle de Stan Lee, dont certains disent que son seul talent est celui d’utiliser le talent des autres et qu’il est l’artisan de sa propre mythologie. Marvel fait ensuite faillite, Stan fonde alors Pow! entertainment et coproduit séries et films pour Disney.

La tendance se renverse dans les années 200o grâce notamment au producteur Avi Arad avec les succès de plusieurs films de super-héros comme X-Men réalisé par Bryan Singer. A la manière de Hitchock en son temps, on demande à “Stan The Man” Lee de faire des apparitions dans les films : les fameux “caméos” de Stan Lee vont vite devenir une signature et cela renforcera sa propre légende. Sa dernière apparition a eu lieu à la fin du film Venom avec Tom Hardy sorti en salles e France le 10 octobre dernier. Cabotin hors pair, il fait sensation sur les tapis rouges lors des avant-premières et déplace les foules aux différentes conventions de fans. Depuis 1992 il est producteur éxécutif et consultant sur les films et dessins animés. Infatigable, sa carrière aura duré plus de soixante dix ans et il n’aura jamais fait de pause.

En janvier 2011, à 88 ans, il obtient (enfin) son étoile sur le Hollywood Walk of Fame. Il s’est éteint le 12 novembre 2018 à l’âge de 95 ans mais son héritage a marqué et marquera encore des générations. Et en guise de conclusion, que dire sinon : “EXCELSIOR” bien sûr !

« J’avais pris l’habitude de terminer mes tribunes dans les comics avec des expressions (« Hang Loose », « Face front », « ’nuff said »), et j’ai réalisé que mes concurrents les imitaient et les utilisaient aussi. Alors je me suis dit que j’allais employer une expression dont personne ne saurait ce qu’elle signifie, et qu’ils ne sauraient même pas épeler. Et voilà d’où vient « Excelsior », qu’il n’ont jamais réussi à s’approprier, Dieu merci. »

En guise de cerise sur le gateau, on a un petit scoop pour vous ! Stan Lee aurait déjà tourné ses trois prochains caméos et on le verrait donc apparaître dans : Captain Marvel (sortie salles le 6 mars 2019), Avengers 4 (sortie salles le 24 avril 2019) 2019) et Spider-Man Far From Home (sortie salles le 10 juillet 2019) !!!

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