Le cynique, égoïste et irresponsable Octave Parango découvert dans 99F il y a 9 ans, fait son grand retour dans le nouveau film de Beigbeder intitulé L’Idéal. Après la publicité, place au vil univers de la beauté et ses diktats.

Pour ce deuxième film en tant que réalisateur, Frédéric Beigbeder nous dépeint l’envers du décor du monde de la beauté au sein d’une multinationale de cosmétiques, peu subtilement nommée L’Idéal. Inspiré de son roman “Au secours pardon” paru en 2007, le film prend des airs d’autobiographie quand on sait que Beigbeder s’est lui-même fréquemment frotté au monde de la mode et aux agences de mannequinat de par son rôle de directeur du magazine Lui.

Les puristes regretteront la performance de Jean Dujardin, car c’est désormais le jeune Gaspard Proust qui endosse le rôle-titre et incarne l’ancien concepteur-rédacteur de “99 francs”. Reconverti en “scout” de la mode pour les besoins d’une agence de mannequins russes, il a pour mission de dénicher l’égérie de la multinationale L’Idéal en seulement 7 jours.

Comme à son habitude, Frédéric Beigbeder n’épargne aucun sujet : alcool, drogues, anorexie, esclavagisme moderne,… Tout y passe, mais toujours traité avec une certaine légèreté loin de la violence de Nicolas Winding Refn, dans son dernier film The Neon Demon.

Toujours dans l’ambivalence, Frédéric Beigbeder confie être “fasciné par la beauté de toutes ces filles et en même temps (avoir) honte de ce système”.

“Je suis fasciné par la beauté de toutes ces filles et en même temps j’ai honte de ce système, je trouve que c’est une oppression dangereuse, totalitaire, raciste et sexiste”

N’est pas Jan Kounen qui veut. Et si la figure dépravée d’Octave avait un intérêt quasi-sociétal, ou du moins humoristique dans 99F, L’Idéal peine à nous transporter dans le cruel monde du mannequinat faute à de trop nombreuses références dépassées qui nous replongent dans les années 2000. Si Frédéric Beigbeder demeure néanmoins un auteur émérite, peut être devrait-il songer à écrire son premier scénario original pour ne pas se laisser dépasser par ses propres ambitions. Affaire à suivre.